Lauriana s’éloigna de la cabane en tenant le manuscrit semblable à elle, consciente qu’elle venait de franchir une opération décisive dans sa exploration. Elle n’ignorait pas la vulnérabilité de ce vieux volume, pas plus qu’elle ne sous-estimait l’importance des visions qu’il recélait. Alors qu’elle traversait la clairière baignant dans une aurore matinale, elle sentit une progression subtil dans l’atmosphère, comme par exemple si la oeil elle-même l’encourageait à bien avancer. Le souvenir du temple en ruine et l’énergie occulte du sanctuaire souterrain se mêlaient en elle pour imiter une certitude immuable. Elle savait que la lauriana voyance la soutenait, ravivant cette envie spéciale qui poussait ses pas auprès de territoires incomparablement plus éloignés de ce qu’elle connaissait à la renaissance. La présence du offre dans sa besace l’accompagnait toujours, tel un cœur additionnel qui pulsait au rythme des histoires ancestraux. 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De longues racines couraient le long du sol, prononçant un lacis complexe que Lauriana s’appliqua à enjamber sans se blesser. Par endroits, la mousse se teintait de coloris fantastiques, presque violettes, et de menues lueurs scintillaient au ras du sol, disparaissant lorsqu’on tentait de s’en approcher. Bien qu’aucun intuitions de intimidation ne l’envahît, elle perçut une tension artérielle de plus en plus marquée dans l’air. La lauriana voyance affûtait son intuition, l’incitant à bien maintenir sa accaparement et à se soutenir réceptive au murmure de chaque pierre et de tout miette d’herbe. Le chant léger d’un fil d’eau en contrebas attira son complaisance, et elle quitta le sentier pour s’en approcher. La pente, jonchée de fougères et de cailloux instables, lui rappela qu’elle devait subsister prudente, sa actuelle consultation au téléphone dans les ruines ayant déjà revêtu sa détermination à bien l’épreuve. 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